Alors que nous venons de fêter les 30 ans du web, la fracture numérique ne fait que s’accroître. Entre les personnes en situation d’exclusion numérique et les entreprises qui n’arrivent à pourvoir les postes d’informaticiens, la situation est très sérieuse.
Les 30 ans du web
Fin des années 90, nous lancions des Espaces Culture Multimedia. Portés par le ministère de la culture, ils avaient pour objectifs de préparer les citoyens à la société de l’information. Pour faire simple, ces espaces proposaient des initiations aux outils, à la bureautique et aux recherches sur le web. Les ECM avaient connu leur envol grâce aux emplois-jeunes. On parlait alors de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) remplacées depuis par le terme « numérique ».
Depuis, la société dite de l’information n’a fait que s’accélérer, au fil des années, avec l’avènement des smartphones, la démocratisation d’internet et la numérisation de la société. Et pourtant, la fracture numérique n’a fait que grandir. 13 millions de Français sont actuellement en difficultés avec les usages du numérique. Face à ce constat, plusieurs actions sont menées sur la plan national. En région, différentes actions sont également portées par les acteurs de l’écosystème : collectivités territoriales et associations.
Le numérique est désormais incontournable pour trouver sa place dans la société. Les démarches administratives : préfecture, impôts, pôle emploi se font désormais sur le net. Surfer sur internet, acheter sur un site de e-commerce, ou même remplir un formulaire en ligne, … s’avèrent être un véritable parcours du combattant pour certains. Pour illustrer la situation de nouveaux mots (ou maux) voient le jour : illectronisme !
En effet, les statistiques sont effrayantes : 40% des français ne se disent pas complètement autonomes dans leurs usages numériques. 7% sont totalement exclus du numérique. Le constat est également générationnel, les seniors en souffrent.
Des actions d’inclusion
Les déclarations fiscales, les déclarations de situation, l’immatriculation de sa voiture, le paiement de son PV, le renouvellement de ses papiers : toutes ces démarches se font désormais en ligne. Face à cette e-administration, nombre de personnes se retrouvent totalement démunies, en marge de cette société du numérique. Pour les aider, des structures d’accompagnement voient le jour.
Cette semaine a eu lieu à Strasbourg, l’inauguration de Emmaus Connect avec la visite du Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’Etat en charge du numérique. Cet événement est l’occasion de prendre conscience de cette fracture numérique. Cette fois, ce sont nos jeunes en service civique qui donneront la main pour accompagner les personnes en difficultés. Ces aides sont des actions dites d’inclusion.
Mais pour éviter ces exclusions, l’école a-t-elle su s’adapter ? Les formations répondent-elles aux besoins ? Dès leur plus jeune âge, nos enfants sont-ils sensibilisés à ces usages numériques ? Nos enseignants sont-ils eux même en capacité d’assurer des sensibilisations ? Ont-ils seulement les ressources matérielles nécessaires ? Le Ministère de l’Education Nationale vient d’annoncer la création du CAPES numérique et sciences informatiques en 2020, cela veut-il dire que le numérique sera considéré comme une matière à part entière ?
Force est de constater qu’en 2020 de nombreuses questions se posent encore alors que les réponses semblent toujours être les mêmes.
https://emmaus-connect.org/strasbourg/
http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2002-01-0074-008
https://territoires.societenumerique.gouv.fr/
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