A l’heure où les ressources en informatique font cruellement défaut, les traditions françaises en termes d’éducation restent un véritable obstacle. Et, dans les 4 années à venir, la tendance sera encore plus marquée avec la pénurie d’informaticiens déjà annoncée.
Parce que les métiers du numériques sont vastes, que celui d’informaticien l’est tout autant avec plus d’une centaine de métiers référencés, nous nous intéresserons, pour cet article, aux développeurs. Ces informaticiens développent des logiciels, des sites web ou encore des applications mobiles. Ce métier entend de maîtriser différentes compétences techniques : des langages (open source ou éditeurs, …), connaître des frameworks, maîtriser un tant soit peu les bases de données et bien d’autres encore ! Le métier d’informaticien, veut également dire adaptation constante, appréhension des nouvelles technologies, modélisation de concept,…Ces métiers ont toujours un bel avenir, même si les compétences attendues à l’avenir s’orientent vers le big data et l’intelligence artificielle.
Mais qu’attend-on aujourd’hui d’un informaticien ?
- D’être diplômé eh, oui !
Malgré le discours porté par de grands chefs d’entreprise, en France, on attend encore et avant tout d’un informaticien, d’avoir un Bac +5 ! C’est fort dommage, mais le Bac+5 est devenu une norme, il convient de s’y contraindre. Depuis 10 ans le nombre de diplômés bac+5 a augmenté de manière très significative. Notre culture française préfère-t-elle le savoir à la compétence ? Le diplôme à la préparation métier ? Du côté des jeunes, le Bac+5 est un passeport pour trouver un emploi et briguer un meilleur salaire. Du côté des entreprises, c’est un gage d’efficacité. Pour peu que la formation ait été faite en alternance, les jeunes diplômés souvent recrutés par leur maître d’apprentissage sont immédiatement opérationnels. Le graal dans notre tradition française reste le fameux titre d’Ingénieur, un atout indéniable pour le jeune diplômé qui cherche un travail en France.
- D’avoir d’autres compétences, évidemment !
On attend d’un développeur qu’il « pisse du code » peut-être ! mais pas que… N’oublions pas les soft skills ! Au-delà des compétences techniques, les recruteurs attendent de ces informaticiens des compétences humaines, managériales, en gestion de projet, et surtout des capacités de travail en équipe, on veut qu’il soient agiles ! Le geek qui ne lève plus les yeux de son écran tout au long de sa journée, n’est pas forcément le profil le plus recherché. La maîtrise de l’anglais reste évidemment un incontournable en la matière. L’autonomie est également un des piliers fondamentaux. Notre développeur doit être en capacité de s’approprier les évolutions des technologies ou apprendre de nouveaux langages par lui-même.
L’orientation des jeunes et inclusion
Face à la croissance démographique, à l’évolution des usages et à la fracture numérique, l’orientation des jeunes est-elle adaptée ? La formation au lycée ouvre-t-elle réellement les lycéens aux opportunités de carrières notamment dans le numérique ? J’ai clairement mon idée sur la question, mais je laisserai, volontairement ces questions en suspens.
Autre question : Il n’y a pas assez de jeunes dans ces filières encore moins de jeunes femmes ? Tradition française ? Culture ? Education ? Manque d’anticipation ?
Heureusement, différentes actions sont portées par les acteurs nationaux tels Syntec, intervention dans les écoles (collèges et lycées), les femmes du numériques pour sensibiliser les femmes à ces métiers. Dans la Capitale et région également, des acteurs locaux proposent des ateliers de robotique aux jeunes, organisent des hackathons, des écoles privées ou des universités proposent également des actions,… pour favoriser l’ émergence de vocations.
La dynamique est engagée mais encore loin d’être suffisante à nous de l’intensifier pour préparer au mieux notre avenir et celui de nos jeunes.
Pour aller plus loin :