Lorsque nous parlons Transformation Digitale, nos interlocuteurs sont souvent très perplexes… alors, nous utilisons des exemples, et bien souvent les choses s’éclairent. Une conférence[1] organisée par le Centre de Culture numérique (CCN) de l’Université de Strasbourg, nous donne aujourd’hui l’opportunité d’évoquer la digitalisation dans le secteur Médical. Donc, le Digital, qu’apporte-t-il pour le patient, pour le médecin, pour l’hôpital ? Faisons un bilan intermédiaire, car, foi de Développeur, la Digitalisation dans le secteur de l' »e-santé » n’en serait qu’à mi-parcours.
Le patient est informé, acculturé
Pour le patient aussi, le Digital Transforme la médecine. Une douleur ? Une sensation inhabituelle ? Et le patient surfe sur Internet, entre une requête sur ses symptômes. Il alors prend connaissance en ligne des explications possibles. Une démarche le plus souvent anxiogène d’après les praticiens. Toujours est-il que le patient arrive au cabinet de son médecin avec une idée (exacte ou non) de « sa maladie ». Le Docteur KNOCK qui disait « tout homme bien portant est un malade qui s’ignore, ne ferait plus recette aussi facilement.
Le tout bien entendu après avoir pris rendez-vous sur une plateforme en ligne à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
Le médecin et le dossier médical : dépasser un usage purement administratif
La plupart des cabinets médicaux sont maintenant informatisés. De nombreux logiciels permettent de constituer puis d’alimenter le dossier du patient. Certains pourront regretter que la saisie des éléments de la consultation empiète sur le temps de la relation médecin-patient… d’autant plus que le temps est généralement compté ! Pour autant, un accès plus rapide au parcours du patient est sans doute de nature à gagner en temps et en efficacité pour un traitement personnalisé.
A l’hôpital, la sécurité des données
A l’heure de la RGPD (Réglementation Générale de Protection des Données), nos données médicales sont-elles en de bonnes mains ? Toute entreprise ou institution qui souhaite héberger des données de santé, ou fournir un tel service à des hôpitaux ou des start-up spécialisées doit disposer de la certification hébergeur de données de santé, délivrée depuis 2018 par le ministère de la Santé. Les conditions d’obtention sont strictes, et le domaine d’application étendu à six types d’activités, du stockage en passant par la gestion de l’infrastructure réseau, la sauvegarde de données ou l’hébergement d’applications. Microsoft est le premier gros acteur du Cloud à l’avoir obtenue pour ses data centers français. A défaut, d’un prestataire habilité, les hôpitaux n’avaient d’autre choix que de les héberger sur leurs propres serveurs.
Aux urgences, toutes les informations pour agir vite
Mais il faut aussi voir le verre à moitié plein ! Nous n’y sommes pas encore, mais imaginons… Vous arrivez aux urgences, le médecin qui vous reçoit accède immédiatement à tout votre dossier médical : antécédents, allergies éventuelles, traitement en cours, derniers examens sanguins. Il gagne un temps précieux pour vous prendre en charge plus vite et sans doutes plus efficacement. La clé ici réside dans la circulation des données, la sécurité et l’interopérabilité des systèmes. Le DMP (Dossier Médical Personnalisé) de la CPAM relève de cette logique.
Des médecins-coaches ?
Avec la prise en charge de tâches répétitives, administratives, la digitalisation pourrait finalement donner une part plus importante à l’aspect humain, à l’accompagnement. Prenons le cas de l’observance des traitements. Le CRIP (Centre de Réflexion de l’Industrie Pharmaceutique) estime que 50% des traitements prescrits sont mal ou peu suivis ; un enjeu à la fois de santé publique, et d’économie. Si le médecin endosse un rôle s’apparentant au « coaching », prenant le temps d’expliquer pourquoi et comment mieux suivre son traitement, l’observance peut être améliorée. La formation des futurs médecins est, à cet égard peut-être à revoir.
Une médecine préventive plutôt que curative
C’est déjà demain ! A partir de questionnaires très poussés et de résultats d’examens multiples, il est possible d’identifier, en fonction de facteurs génétiques, de mode de vie, d’âge, etc. les risques sanitaires spécifiques d’une personne. On peut alors imaginer mettre en route une démarche de prévention de ce risque, et de retarder l’apparition d’une maladie…
Plusieurs expérimentations ont été conduites avec des Intelligences Artificielles, et force est de constater leur efficacité. Par exemple, des chercheurs de l’université de San Francisco ont mis au point une IA capable de détecter la maladie d’Alzheimer chez un patient six ans avant un médecin[2].
Non vous ne rêvez pas. Nous y sommes presque.
Alors, vous trouvez toujours que la Transformation Digitale est une notion abstraite ? Parlons-en ensemble pour votre activité !
[1] Prochaines programmations du CCN (Centre de Culture Numérique) de l’Université de Strasbourg : https://ccn.unistra.fr/fileadmin/upload/Services_numeriques/Documents/PSTN/Programme_2019_CCN.pdf
[2] Source https://www.lebigdata.fr/alzheimer-ia